Vers l'euthanasie de l'Euro

Publié le par Enoch

 

 

La zone euro entre dans sa phase terminale

 Le marché des obligations souveraines européennes devient de plus en plus illiquide. Certains analystes pensent que l’interdiction allemande des ventes à découvert à nu est en train de provoquer une paralysie du marché secondaire (là où la dette souveraine s’échange entre établissements financiers), bien que la BCE y ait injecté quelque 35 milliards d’euros ces dernières semaines. Cette paralysie entraînerait à son tour un risque pour les émissions obligataires des Etats.

Pour que les émissions obligataires se fassent, explique le quotidien spécialisé Milano Finanza citant un responsable du Trésor italien, « il est indispensable que le second marché soit suffisamment liquide ; et les market makers ne peuvent rendre les marchés efficients que s’ils peuvent acheter des obligations lors des émissions et les revendre sur le marché secondaire, assurant ainsi la cotation quotidienne des actifs et permettant aux autres opérateurs de connaître à tout moment les conditions d’achat et de vente. » En gros, les banques qui achètent de la dette souveraine la jettent aussitôt en pâture aux hyènes de la finance, mais si ces hyènes sont constipées, les market makers n’oseront plus acheter au marché primaire.

Mais l’histoire ne dit pas s’il s’agit de la cause véritable ou si les délestages d’obligations d’Etat par les banques en manque de liquidités suffisent à créer cette paralysie. Selon le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore, les banques ont réduit leurs investissements dans la dette souveraine et préfèrent déposer leur argent à la BCE contre rémunération, signe de défiance. Les dépôts à 24h ont ainsi atteint cette semaine un record de 320 milliards d’euros, bien plus que lors de la crise du marché interbancaire en 2008. Par peur des dégradations de note souveraine comme vient d’en subir l’Espagne, les banques se débarrassent d’ores et déjà des obligations émises par les pays européens du sud, comme par exemple Ageas (ex-Fortis) qui en a lâché pour 4,8 milliards en Mai.

Dans le même temps, c’est l’Italie qui est désormais l’objet de toutes les spéculations. Plusieurs grandes banques auraient déjà commencé à vendre leur portefeuille d’obligations italiennes et les spreads sur ces actifs (qui mesurent le risque) ont atteint un niveau jamais vu depuis 13 ans, à 1,62, presque autant que pour l’Espagne. Jeudi, le Wall Street Journal publiait une tribune intitulée « L’Italie semble être la prochaine cible dans l’eurozone ». Cette année, l’Italie doit refinancer sa dette à hauteur de 251,5 milliards d’euros et beaucoup à Rome parlent d’une explosion en novembre.

Nouvelles Solidarités

Publié dans politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article