Plus jamais ça
C'est par une nuit éclaboussée d'étoiles,
Faisant pleurer le firmament,
Que la haine sortant les voiles,
Enlacée à la bannière d'un Tout Puissant,
Fît naître sur ma poitrine une étoile.
Je n'avais pas encore treize ans ;
Parqué dans un wagon en nombre,
Couvert d'un silence à glacer les sangs,
Où les âmes se confondent avec les ombres,
Et se mélangent au râle d'un vomissement.
Les visages sertis du masque de la peur,
Annoncent des jours encore plus sombres,
Du programme de l'Ange Destructeur,
Où les corps seront les décombres,
D'un peuple de libre-penseurs.
Derrière les barbelés, on sépare,
Hommes, Femmes et Enfants,
Rien n'est laissé au hasard,
Pour rendre impuissant,
L'espoir d'un regard.
La mère déchirée de souffrance,
Cherche un souffle de vie,
Parmi ces fantômes en errances,
La main tendue de son petit,
Qui lui donnerait de l'espérance.
Mais quelle espérance peut-on trouver ?
Parmi les corps qui s'amoncellent,
L'odeur écoeurante des charniers,
Les petites filles qu'on dépucelle
Sans jamais les entendre crier.
Et rien n'est plus assourdissant,
Que le silence des cris retenus,
De la dignité du Juif errant,
Brisé, exposé, le corps nu,
Aux yeux barbares conquérant.
Quelles fautes ont-ils commises ?
Pour qu'on décide à tout jamais,
De les priver d'une Terre Promise,
Se servant d'eux comme remblai,
Au fond du trou des terres démises.
Et moi, pourquoi je vois ça ?
Mourir une maman,
Torturer un Papa,
Qu'hier encore, désespérement,
Je serrais dans mes bras.
A la sortie des Fours,
On avait dit plus jamais çà,
Alors, allez dire aux enfants du Darfour,
Pourquoi ils en sont là.
Eux qui ne rêvaient que d'Amour.